JOSHUA ESPINOZA - SONGS FROM YESTERDAY

joshua-espinoza-songs-from-yesterday
Songs From Yesterday  -  Année de sortie : 2023  -  Label : Self Produced
Joshua Espinoza (p) - Kris Monson (b) - Jaron Lamar Davis (d)
Tracks : Adrift - Appalachian Wanderer - Happy Song - Yesterday - Michoacan
Eleanor Rigby - And So It Goes - Don't Fan The Flame - Hallelujah

De parents mexicains et appalachiens, Joshua Espinoza a deux sources distinctes d'héritage musical. Il explore les deux, aux côtés du bassiste Kris Monson et du batteur Jaron Lamar Davis. Son trio se consacre principalement à la recherche et à l'improvisation autour de mélanges de jazz classique, folklorique et d'influence pop. Espinoza a composé cinq des neuf titres de cet album.
Il y a quatre reprises de chansons de ses auteurs-compositeurs préférés. Yesterday de John Lennon et Paul McCartney est la chanson la plus reprise de tous les temps. Le piano d'Espinoza offre une lecture directe de la chanson, laissant la mélodie parler, bien que les percussions de Davis nous emportent parfois vers de nouveaux horizons. La chanson Hallelujah de Leonard Cohen a connu une grande popularité après que la version de John Cale a été reprise dans Shrek (2001). Une fois de plus, Espinoza choisit de l'interpréter de manière directe, tandis que la basse de Monson ajoute de l'intérêt et de la texture. 
Une autre chanson de Lennon et McCartney fréquemment reprise, Eleanor Rigby, commence comme on s'y attend, avant que la batterie intervienne et qu'un piano pulsant et un solo de basse y apportent de la vitalité avant de revenir à la mélodie familière, équilibrant ainsi habilement intuition et déroulement. Un groove de basse introduit l'hymne And So It Goes. Espinoza tire toutes les nuances de cet air de Billy Joel, s'écartant subtilement de l'original pour y ajouter  profondeur et sensibilité. Son timing irréprochable apporte beaucoup à la teneur de cet album en général... 
La composition personnelle d'Espinoza, Appalachian Wanderer, est tout aussi remarquable ; oscillant entre mélodies folkloriques teintées d'influences classiques. Le brillant mid-tempo Happy Song, écrit par Monson, est lui aussi dans la même veine. Michoacan offre un riff de piano anguleux  avec une interaction de groupe serrée et complexe avant de passer en territoire bluesy en toute dernière minute. Cette interaction est également évidente dans le motif de piano à trois notes qui domine Adrift et dans le rythme stop start intéressant de Don't Fan The Flames, où la variété des phrasés et a canalisation des énergies témoignent du soin accordé aux détails.
Un album réussi, apportant fraicheur et sincérité en ce début d'automne...

Article mis en ligne le 8 décembre 2022 par Hervé Villeret